Covid à Taiwan : 14 jours en hôtel quarantaine

Dans cet article nous revenons sur un des expériences les plus étranges de notre vie. 14 jours de quarantaine à Taiwan. Car en janvier 2020 nous avons décidé de partir à l’aventure, direction la petite île de Taiwan. Et c’est grâce au VISA PVT Covid que nous avons pu vivre cette expérience. Pour plus d’informations sur le PVT Taiwan, tout est là.

La situation sanitaire à Taiwan

Taiwan fait parti des pays qui misait dès le début de la pandémie sur une stratégie « zéro Covid ». Et nous pouvons clairement dire qu’ils ont réussi. Depuis le début de la pandémie Taiwan a enregistré moins de 20 000 cas (décembre 2021) ! Il faut dire que l’ensemble des mesures ont été parfaitement respecté par la population, déjà coutumière du port du masque et de la distanciation sociale.

Enfin, Taiwan est une minuscule île qui s’est totalement refermée en mars 2020 quand la pandémie a éclaté. Depuis, très peu de personnes sont autorisées à venir. Hormis les résidents permanents, les travailleurs qualifiés et quelques rapprochements familiaux, le pays reste fermé encore aujourd’hui.

En juin 2020 le gouvernement taïwanais a mis en place un visa PVT (qui existait déjà) mais spécial Covid, avec des règles d’obtention et d’arrivée plus strictes.

Mise à jour 2024

Les frontières taiwanaises sont aujourd’hui ouvertes aux PVT ainsi qu’aux touristes sans quarantaine bien évidemment !

Venir à Taiwan avec un VISA Covid

La quarantaine comme condition d’entrée

Depuis mars 2020 toute arrivée à Taiwan est conditionnée par une quarantaine de 14 jours dans des hôtels quarantaine.

Lors de notre demande de visa nous avions déjà réservé notre « quarantaine ». Ce concept était vraiment flou pour nous, nous savions simplement que nous serions séparés pendant 14 jours. Heureusement, les réseaux sociaux permettent de connaitre et de discuter avec des personnes qui ont déjà vécu l’expérience, et cela nous a permis d’y voir plus clair.

Préparer sa quarantaine à Taiwan :

Choisir et réserver son hôtel

Nous ne savions pas très bien par où commencer, quel hôtel est accrédité pour une quarantaine à Taiwan ? En fait, ce sont des hôtels utilisaient pour le tourisme avant la pandémie qui ont été réquisitionné par le gouvernement pour servir exclusivement à la mise en quarantaine des arrivants. Ce sont donc des chambres d’hôtel classiques avec plus ou moins d’espace et de confort. Nous sommes passés par plusieurs étapes pour choisir notre hôtel.

  • nos critères : une fenêtre, clairement non négociable pour 14 jours ! Suffisamment d’espace pour faire un peu d’exercice, calme, si possible lumineux, et enfin le prix. Car certaines chambres affichent des prix hallucinants.
  • recherche les hôtels disponibles : on a trouvé grâce à ces deux sites ;

– rechercher un : hôtel
– liste des hôtels quarantaine à Taipei

  • réserver : et là, c’est déjà le parcours du combattant. Nous avons choisi le VIP Hôtel dans le district de ZhongShan. Afin de réserver et de régler les nuits, il a fallu échanger par mail, avec du personnel ne parlant pas anglais mais chinois. Ils nous envoyaient les documents à remplir, dont les autorisations bancaires, en chinois. Comme toujours avec la barrière de la langue cela parait d’abord impossible, puis on s’énerve un bon coup, et enfin on y arrive. Cela nous a pris plusieurs heures (jours?) mais nous avions enfin notre justificatif de réservation à nos noms (pas évidement pour eux d’écrire nos noms français) et de paiement !
  • on a tout imprimé en plusieurs exemplaires : visa, aéroports, immigration, arrivée sur place…
L’arrivée à Taiwan

Notre arrivée s’est faite après 42 heures de voyage entre train, taxi, avion et une bonne dose de stress liée au contexte sanitaire.

Dès notre arrivée nous avons été pris en charge dans la bonne humeur et la gentillesse. En une heure tout était réglé; bagages, immigration, carte SIM et forfait, désinfection et taxi direction l’hôtel. Une organisation incroyable. A l’aéroport nous sommes guidés au comptoir des taxis « spécial Covid », le personnel vérifie nos passeports et l’adresse de notre lieu de quarantaine et nous passons à la désinfection. Les mains bien sur mais aussi nous et nos bagages ! Nous étions surpris et amusés de cette mesure mais ici c’est normal !

Puis, une fois dans le taxi au prix fixe de 30 euros, la capitale taïwanaise se dévoile peu à peu à nous, nous replongeant un an en arrière lors de notre voyage en Asie. Bon, malheureusement il fait nuit et nous ne voyions pas grand chose non plus.

L’arrivée en quarantaine à Taiwan

Arrivée à l’hôtel nous payons le taxi, puis sommes placés dans un carré rouge dessiné au sol, où un employé en combinaison vêtu vérifie notre température, notre réservation, nos passeport avant de nous donner les clés de nos chambres respectives et de nous laisser monter seuls.

Le fameux VIP Hôtel, moi en pantalon orange attendant sagement dans mon carré rouge.

Nous nous disons donc au revoir pour 14 jours. Au revoir au contact social, car nous ne verrons personne pendant l’ensemble de cette drôle d’expérience. Nous ne sommes pas au même étage, et nous découvrons seuls notre maison pour les deux semaines à venir, il est 23 heures, nous sommes épuisés et la situation est légèrement angoissante dans un premier temps. Voir personne pendant 14 jours, vraiment ? Et si je suis malade ? Ils parlent chinois et moi non. Et si l’hôtel brûle ? Si un tremblement de terre survient ? Nous savons que les règles ici sont les règles, et elles ne sont enfreintes ou assouplies sous aucun prétexte, et c’est finalement assez angoissant, du moins pour moi. La soirée sera compliquée, entre déballage des affaires, connexion internet désastreuse, appel aux familles, gérer la solitude…

Heureusement, nos chambres respectives sont très chouettes et confortables, surtout la mienne. Une pièce immense avec deux grands lits, une belle salle de bain avec douche et baignoire, une fenêtre. Bon, avec vue sur le mur d’en face mais je vois le ciel ! Jérémy, un étage plus bas, et un peu moins enthousiaste. Mais ça pourrait clairement être pire.

La quarantaine à Taiwan, comment ça marche :

Avant la pandémie nous avions une image apocalyptique de ce mot barbare qu’est « quarantaine ». Nous imaginions des bâtiments souterrains aux pièces blanches et froides avec un personnel en blouse un peu bizarre. Finalement, c’est comme une longue journée sans fin dans une chambre d’hôtel, seul.

Interdiction de sortir

C’est le principe même de la quarantaine clairement. Ce n’est pas comme en France où les personnes positives sont invitées à se confiner. Ici, ça ne rigole pas, sous aucun prétexte nous ne pouvons sortir, si nous sommes malades, si un problème survient dans le bâtiment (feu, séisme…), nous devons attendre les consignes du personnel.

Les repas et la gestion du linge

La quarantaine ici c’est comme un forfait. Vous réservez vos nuits et les 3 repas par jour (petit-déjeuner, repas du midi et du soir). Nous n’avons pas eu le choix du menu et la nourriture était vraiment pas terrible et toujours la même. Les horaires des repas étaient toujours les mêmes : 7h, 11h30 et 17h30.

Les repas étaient livrés devant notre chambre, sur une petite table installée directement devant notre porte, histoire de vous rappeler que vous ne pouvez pas passer. Le système est simple et bien rodé. Le livreur dépose votre repas sur la table, sonne ou frappe et vous devait attendre 2 minutes qu’il soit parti pour ouvrir la porte avec votre masque, tendre le bras pour récupérer votre nourriture. Et sous aucun prétexte s’aventurer hors de la chambre. C’est assez drôle de voir toutes ces tablettes avec leur paquet devant les portes.

Pour le linge personnel aucune prise en charge par les hôtels, vous devrait laver à la main dans la chambre et vous débrouiller pour tout faire sécher….

Pour le linge de chambre, type draps et serviettes, nous devions les mettre dans des sacs plastiques dédiés, et les déposer à 14 heures précise dans la poubelle devant notre porte. Pas durant d’autres horaires c’est très strict. Si nous voulions de nouveaux draps ou serviettes il fallait appeler l’accueil pour demander et nous étions livré le lendemain à 11h devant la porte.

Le prix :

Le prix comprend les nuitées et les 3 repas par jour. Nous avons passé un temps considérable à tout comparer avant de choisir le VIP Hôtel, qui était un des moins chers. Nous avons payé 800 euros par personne pour les 14 jours de quarantaine.

Nos chambres :

Jérémy au deuxième étage et moi au troisième, j’avais clairement une vue plus dégagée et surtout une pièce plus lumineuse, je pouvais entrevoir le ciel. Ma chambre était aussi plus grande, idéale pour un peu un d’exercice ! Nous avions tous les deux deux lits et une belle salle de bain, j’avais une baignoire que Jérémy n’avait pas. Nos deux chambres étaient bien équipées, avec frigo, bouilloires, thé et café, produits d’hygiène, serviettes, papier toilette, étui tout…

L’établissement était très calme et nous avons toujours très bien dormi dans des lits très confortables.

Gérer la solitude et trouver un rythme :

Etre seul au début ça va, surtout après un long voyage et le décalage horaire. Nous n’avions rien à faire, juste se lever, manger, regarder des séries, se laver. La vie cool en somme. Sauf qu’au bout de 5 jours environ, ça commence à être long, nous avions beau s’appeler plusieurs fois par jour en visio ainsi que nos familles, l’ennui n’était jamais loin.

C’est assez étrange de n’avoir rien à faire, de s’ennuyer et ne pas savoir quoi faire, en fait je pense qu’on avait une sorte de flemme et de fatigue qui nous empêchaient de faire des choses.

Cependant, rapidement un rythme s’installe, différent pour nous deux. C’est pour nous très important de s’imposer un rythme, se lever, prendre une douche, manger, se faire un thé, lire, écrire, peu importe. Se lever en se disant, j’ai rien à faire aujourd’hui c’est très dur moralement, et le temps semble très long.

Et puis, voilà se qui arrive quand on s’ennuie en quarantaine …

La nourriture en quarantaine à Taiwan :

Clairement l’aspect le plus compliqué, devant le fait d’être seuls ! Les repas étaient toujours les mêmes, cuisinés à l’eau, avec du tofu et d’autres aliments non identifiés. Si bien, qu’au bout de 7 jours je ne mangeait plus que le riz et le sandwich à l‘oeuf du petit déjeuner. Après une semaine difficile, nous avons contacté l’accueil pour annuler nos repas et ont pu se faire rembourser ! 80 euros à deux pour la semaine restant. A la place nous commandions nos propres repas sur l’application FOOD PANDA avec le même système de livraison, qui a toujours bien fonctionné, et nous ont été ravi de pouvoir manger des repas de meilleure qualité.

Comme en Chine on trouve toujours ça drôle de traduire les emballages. Et mes Bento et autres gourmandises n’y ont pas échappé !

Le bilan de santé quotidien :

Ici à Taiwan c’est le CECC (1922) ou centre de contrôle des maladies qui gère le système de quarantaine. Et chaque jour nous recevions un message sur notre téléphone nous demandant un compte rendu de notre état de santé; fièvre, symptômes Covid ou autre, état psychologique et moral. Si vous avez de la fièvre ou des symptômes ils peuvent envoyer un médecin, et repousser votre sortie de quarantaine avec test PCR à l’issu si nécessaire. Plusieurs fois durant notre séjour un agent du CECC nous a appelé pour prendre de nos nouvelles, notamment sur l’aspect psychologique.

L’ensemble de la paperasse que nous devions remplir tous les jours.

Enfin, l’hôtel met a notre disposition une grille et un thermomètre, nous devions deux fois par jour, prendre notre température et noter nos éventuels symptômes.

Semaine d’auto surveillance :

Après nos 14 jours de total isolement, nous devons effectuer « une semaine d’auto surveillance sanitaire » ou « self monitoring ». A réaliser à domicile ou dans un hôtel conventionnel. Sauf que beaucoup n’acceptent pas les personnes en semaine d’auto-surveillance, nous avons donc opté pour un AirBnB au coeur de Taipei.

Pendant cette semaine nous avons continué à recevoir les messages quotidiens du CECC sur notre état de santé, nous n’avions pas le droit de nous rendre dans les lieux touristiques. Nous devions nous rendre dans les magasins alimentaires uniquement quand nécessaire, et évidemment pas de restaurants, cinémas, bars… Nous avions le droit de prendre l’air dans les parcs, mais c’est à peu près tout.

Finalement nos trois premières semaines ont été rythmé par les messages du CECC et les restrictions. Mais cela nous a permis de rechercher un appartement à Taipei, de planifier les prochaines balades.

Nos conseils pour une quarantaine à Taiwan :

  • une bonne connexion internet : indispensable, les journées peuvent être très longues
  • bien choisir son hôtel : une chambre spacieuse, lumineuse et calme
  • garder un rythme comme si vous alliez faire de votre journée quelque chose de fou
  • réfléchir à des occupations avant de partir : lecture, écriture, blog, yoga…
  • ne pas hésiter à refuser la nourriture de l’hôtel et utiliser FOOD PANDA
  • garder à l’esprit que ce n’est que temporaire et que ça fera une super anecdote lors des repas de famille !

Quarantaine à Taiwan, notre bilan :

Clairement nous avons trouvé le système de quarantaine taïwanais très strict. Notamment le fait de ne pas pouvoir partager une chambre tout les deux. Mais ici les règles sont les règles, et difficile de critiquer au vu de leur excellents résultats en matière de Covid.

L’organisation du début à la fin a été exemplaire, rien n’est laissé au hasard, et nous n’avons rencontré aucun souci.

Passé les premières angoisses, les jours défilent et se ressemblent, comme un long jour sans fin. Le plus difficile a été les 5 derniers jours, nous avions vraiment besoin de parler avec d’autres personnes et de sentir l’air et le soleil sur nos visages.

Cette quarantaine fût une expérience aussi drôle qu’étrange, mais elle nous permet aujourd’hui de profiter d’un pays qui nous était totalement méconnu et à la situation sanitaire irréprochable.

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Sarah et Jérémy
Sarah et Jérémy

Nous, c’est Sarah et Jérémy, un couple de français animé par le désir d’aventure et de découverte. Après un tour du monde qui s'est fini en tour d'Asie de neuf mois à cause du Covid en 2020. Nous sommes reparti à l'aventure à Taiwan pour un PVT d'un an !

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