Tour des Annapurna au Népal : guide complet
Tour des Annapurna, un des plus beaux trek au monde
Un trek mythique
Le Tour des Annapurna, un trek mythique à tous ceux qui souhaitent découvrir les sommets enneigés de l’Himalaya. En effet, il est considéré comme l’un des plus beaux trek au monde. Permettant d’admirer l’ensemble du massif des Annapurna, en traversant de petits villages typiques, et notamment de culture tibétaine. Il offre une grande variété de paysages, des champs de bananes et des rizières, des forêts tropicales, des sommets enneigés et des étendues désertiques.
Un trek accessible à tous ?
Le Tour des Annapurna s’étend sur 220 kilomètres, il commence à Besisahar et se termine à Nayapul. Cependant, il est possible de ne réaliser qu’une partie du circuit. En effet, une majorité de trekkers choisit de s’arrêter à Jomsom. Le point fort du circuit est sans nul doute le passage du col Thorang La, 5 416 mètres, qui marque pour beaucoup l’aboutissement de l’aventure.
Il s’agit d’un trek de « difficulté moyenne » sans particularité technique, et donc accessible à un grand nombre de personnes. Cependant, le Tour des Annapurna reste un trek de haute montagne. Ainsi, il est indispensable de bien se renseigner, notamment sur les difficultés, les conditions météorologiques, et l’équipement nécessaire.
Tour des Annapurna : quand et comment ?
Le Tour des Annapurna est un trek qui peut se réaliser en autonomie ou accompagné de guide et porteurs. Cette dernière option nécessite de passer par une agence de trekking.
Les meilleures périodes pour réaliser ce trek mythique sont octobre, novembre, avril et mai. Ce sont des saisons plutôt sèches, avec des températures encore relativement clémentes en altitude.
Notre Tour des Annapurna
Dans cet article nous relatons notre expérience, issue de choix personnels, et en aucun cas nous n’encourageons les autres à réaliser la même chose. Ainsi, chacun est libre de ses choix, et prend ses responsabilités. Avant le départ nous nous sommes énormément renseigné, notamment sur le parcours, le mal des montagnes, les difficultés du trek, la météo. De plus, nous avons dû compléter notre équipement, au niveau vestimentaire.
Tour des Annapurna : nos étapes
- Jour 1 : Besisahar – Ngadi : 13 km.
- Jour 2 : Ngadi – Jagat : 12km.
- Jour 3 : Jagat – Dharapani : 15km.
- Jour 4 : Dharapani – Chame par Timang : 16km.
- Jour 5 : Chame – Upper Pisang : 14 km.
- Jour 6 : Upper Pisang – Manang par Ghyaru et Ngawal : 20 km.
- Jour 7 : Manang et Ice Lake.
- Jour 8 : Manang – Yak Kharka : 9km.
- Jour 9 : Yak Kharka – High Camp : 8km.
- Jour 10 : High Camp – Thorang La Pass : 4km. Thorang La Pass – Muktinath : 10km.
- Jour 11 : Muktinath – Jomsom : 20km
Pour un total de 141 kilomètres parcourus en 11 jours.
Si vous souhaitez en savoir plus sur notre itinéraire dans les Annapurna, nous avons écrit un article complet.
Tour des Annapurna : carte d’identité
Appellations
Au Népal le Tour des Annapurna est communément appelé « Annapurna Circuit ».
Annapurna signifie littéralement « mère nourricière ».
Les géants des neiges
Lors d’un trek dans les Annapurna vous aurez la chance d’admirer des géants de 8 000 mètres. Le circuit est riche de hauts sommets enneigés, et vous en prendrez à coup sur plein les yeux.
Les Annapurna sont en réalité un massif montagneux. Le Massif Himalayen regroupant 6 sommets principaux de près de 8 000 mètres.
Le temps fort du trek est le passage du col Thorong La. Communément appelée « La Pass » chez les trekkers. Situé à 5 416 mètres son passage demande une excellente acclimatation.
- Annapurna 1 : 8 091m, 10ème plus haut sommet au monde, et premier 8 000 à avoir été gravi en 1950.
- Annapurna 2 : 7 864m.
- Annapurna 3 : 7 577m.
- Annapurna 4 : 7 525m.
- Gangapurna : 7 455m.
- Annapurna Sud : 7 219m.
- Manaslu : 8 163m, signifie « montagne de l’esprit », et 8ème plus haut sommet du monde.
Une région mystérieuse
La dernière partie du circuit, après Thorong La, permet de découvrir une région très méconnue. Ancien Royaume de l’Himalaya, bienvenu au Mustang. Cette région népalaise bordée par le Chine et la région autonome du Tibet, demeure un mystère pour beaucoup d’étrangers. Afin d’explorer cette région incroyable un permis spécial et onéreux est nécessaire. L’unique façon d’être exempté de ce permis est de réaliser le Tour des Annapurna. En effet, après Thorong La vous entrez alors dans le Royaume du Mustang. Les paysages sont alors tout autre.
En autonomie ou en agence ?
Place à la réflexion
Lors d’un séjour au Népal je pense que c’est une question que l’on se pose tous. Dois-je faire appel à une agence, un guide pour réaliser mon trek ? Si certains itinéraires comme celui du Manaslu nécessitent obligatoirement l’encadrement par un guide, d’autres peuvent se réaliser en autonomie.
Nous n’avons jamais apprécié les activités encadrées, comme les visites guidées ou les tours organisés. Nous étions quasi certain, avant de partir, que nous réaliserions ce trek seuls, en autonomie.
Autonomie, guide, porteurs : comment s’y retrouver ?
Au Népal il n’est pas simplement question du recourt éventuel à un guide. En effet, peut se poser le dilemme des porteurs. Certains trekkers choisissent de ne pas recourir à un guide mais simplement à des porteurs. Ces personnes sont des locaux, habitués à l’altitude et aux longues distances. Concrètement, ils portent vos affaires. Pour être honnête nous avons toujours été mal à l’aise avec cette idée.
Après avoir pris en compte tous les éléments, nous avons choisi de réaliser notre trek seuls, sans porteur et sans guide. Nous savons que beaucoup de personnes reprochent aux trekkers autonomes de ne pas faire vivre les locaux. Et c’est vrai que cela peut être un vrai argument.
Trekking et vie locale
Rassurez-vous, il est tout à fait possible de contribuer à la vie économique locale. En effet, nous avons logé et mangé tous les jours chez les habitants.
Une fois de plus, chacun est libre de ses choix. Mettre en avant le fait de faire « vivre les locaux », pour justifier de faire porter ses affaires à un autre, nous laisse un peu perplexe.
Concernant les guides, nous en avons croisé plusieurs sur le circuit. Nous avons pu discuter avec certains d’entre eux notamment les soirs au refuge. Force est de constater que beaucoup ne connaissaient même pas les principaux symptômes du mal des montagnes. Même si nous sommes convaincus que certains guides sont très compétents, nous avons été très étonné du peu d’informations qu’ils transmettaient.
Haute ou basse saison ?
Ces dernières années le Tour des Annapurna est devenu très populaire. Fréquenté par des milliers de randonneurs chaque année, il peut se transformer en véritable autoroute.
C’est en partie pour cette raison que nous avons choisi le mois de décembre pour réaliser notre trek. Il ne s’agit clairement pas d’une saison idéale sur le plan des températures ! Il fait très froid, et parfois à basse et moyenne altitude. De plus, en hiver il y a plus de risque que le col Thorong La soit fermé.
Les plus d’un trek en hiver
Pour nous, il y a plusieurs avantages à réaliser son trek en hiver.
Tout d’abord, à cette saison, hors jours de neige, il fait généralement très beau. Sur l’ensemble de notre trek nous n’avons jamais eu un seul jour nuageux, le ciel était dégagé et la vue juste incroyable.
L’hiver n’étant clairement pas la saison privilégiée par les trekkers, partir en décembre est l’assurance de ne pas se retrouver dans les embouteillages. Nous avons croisé très peu de personne, et toujours les mêmes, que nous retrouvions le soir au refuge. Cela permet d’échanger plus facilement, mais aussi de se sentir réellement seuls au monde.
Enfin, le dernier point intéressant est le prix. Hors saison les prix sont bien plus bas, notamment concernant les chambres. Ces dernières sont gratuites pour peu qu’on prenne le repas et le petit-déjeuner dans l’établissement. Un excellent deal qui permet de faire de vraies économies.
Les inconvénients de l’hiver
Le principal inconvénient, si l’on peut appeler ça comme ça, est le froid. Nous étions bien équipé pour la journée comme la nuit, mais nous avons eu très froid. Les nuits étaient glaciales dès l’étape de Manang, et même avec un très bon équipement c’était parfois difficile. Il faut savoir que les lodges (ou refuges) ne sont pas chauffées, et les habitants n’allument le feux que le soir, il n’y pas toujours d’électricité, ni d’eau courante car tout gèle. Les conditions d’hébergement sont parfois très rudimentaires.
L’autre point à prendre en compte, sont les plaques de glace sur les sentiers, et ce, à moyenne altitude. Les chemins peuvent devenir plus dangereux, et les crampons sont alors indispensables.
Conclusion : vive l’hiver !
Alors oui, nous avons eu froid, mais nous ne regrettons absolument pas notre choix. Grâce à un ciel dégagé tous les jours, nous avons pu observer l’ensemble des hauts sommets du circuit ! Et surtout, nous nous sommes senti seuls au monde.
Tour des Annapurna : départ et retour
Départ du trek
Le départ officiel du trek se trouve dans la petite ville de Besisahar. Cependant, beaucoup de trekkers choisissent de prendre une jeep jusqu’à une étape plus haute, notamment Dharapani. Cela pour s’épargner les premiers jours de marche.
Rejoindre le point de départ
Nous avons décidé de débuter notre trek à Besisahar. En effet, nous savions que nous arrêterions à Jomsom et qu’en hiver la Pass pouvait être fermée. Nous voulions donc profiter au maximum.
- Depuis Pokhara : bus direct jusqu’à Besisahar, environ 5 heures de route avec des paysages prometteurs. 400 roupies (2020) soit 3 euros par personne.
- Depuis Katmandou : bus direct jusqu’à Besisahar, 6 heures de trajet. 900 roupies (2020) soit 7 euros par personne.
Retour chaotique
Le retour est bien plus chaotique ! Depuis la ville de Jomsom (fin du trek) deux options :
- Bus jusqu’à Pokhara ou Katmandou. Nous avons choisi cette option, et nous n’avons rien oublié. Le trajet dure 12 heures jusqu’à Pokhara sur des routes de montagnes terrifiantes. Comptez 1 100 roupies (2020) soit 8,50 euros par personne.
- Avion Jomsom – Pokhara. Il s’agit d’un petit avion, de quelques places seulement. Il faut débourser environ 55 euros par personne, mais la vue sur la chaîne de l’Himalaya est, paraît-il, magnifique. Le vol dure une vingtaine de minutes.
Tour des Annapurna en hiver : quel équipement ?
En arrivant au Népal nous avions une partie seulement du matériel. Le reste nous l’avons trouvé sur place, à Pokhara et à Katmandou. Nous avons fait le choix d’acheter certaines choses et d’en louer d’autres, principalement dans la ville de Pokhara.
Réussir son trek : comment bien s’équiper ?
L’équipement est certainement l’une des choses les plus importantes lorsque l’on part en trek. Se sentir bien dans ses habits, ses chaussures mais aussi se protéger des températures extrêmes est indispensable. Un des éléments à prendre en compte lors d’une telle aventure, est le poids du sac. En effet, un sac lourd deviendra très vite un fardeau et pourra gâcher votre expérience. Avec l’altitude chaque kilo compte.
Outre le fait de partir léger, nous avons fait une liste de tout ce qui nous parait important pour un trek de haute altitude sur plusieurs jours.
Vêtements
Equipements
- Pantalons de randonnée, légers, doublés.
- Tee-shirt en coton ou technique.
- Sous-vêtements thermiques haut et bas.
- Chaussettes de randonnées montantes chaudes.
- Gants type moufles et sous gant.
- Vestes polaire doublées avec capuche.
- Tours de cou polaire chaud.
- Doudounes plumes d’oie -20 degrés.
- Bonnets doublés et casquette.
- Sacs à dos 40 litres.
- Sacs de couchage -20 degrés.
- Crampons.
- Bâtons de randonnées.
- Gourde, idéalement filtrante.
- Mousquetons.
Se protéger
Petits matériels
- Trousse de secours : pansements, bandage, antiseptique, compresses, petit ciseau, Sparadra, antibiotiques, antalgiques (paracétamol).
- Lunettes de soleil spéciales haute altitude.
- Crème solaire indice 50.
- Nécessaire de toilette : savon, brosse à dent et dentifrice, papier toilette.
- Lampe frontale.
- Batterie solaire, adaptateur USB.
- Sacs plastique (poubelle).
- Couteau Suisse.
- Appareil photo, câbles et batteries.
Nous savons fait le choix d’emporter le strict nécessaire. Jérémy portait environ 8kg et moi 7kg, ce qui est parfait ! Le reste de nos affaires nous les avons laissé à notre Guest House à Pokhara (Hôtel Blossom), durant nos 12 jours de trekking.
Nous avons hésité à emporter un saturomètre. Ce petit outil que l’on met au bout du doigt pour surveiller sa saturation en oxygène dans le sang. Il permet de savoir si une personne manque d’oxygène. Nous avons finalement fait décidé de ne pas en prendre, pour ne pas nous focaliser dessus.
TIMS et permit de trek
Ces deux documents sont obligatoires, et devront être présentés aux différents check-point sur le chemin. Leur obtention est simple, en quelques minutes à Katmandou ou à Pokhara.
Il faut se rendre au « Nepal Tourism Board », avec 4 photos d’identité par personne et son numéro de son assurance.
TIMS : Trekkers Information Management System
ACA : droit d’entrée dans le parc national des Annapurna
2000 roupies (2019), soit 16 euros par personne.
Il s’agit du « Trekkers Information Management System », une petite carte verte qui regroupe l’ensemble de vos informations personnelles. Tamponnée à chaque check-point, elle permet votre enregistrement aux différentes étapes du trek. Votre parcours peut donc être reconstitué jour par jour. Ce papier assure votre sécurité.
3000 roupies, soit 24 euros par personne.
Le massif des Annapurna est une zone naturelle protégée. Il est donc indispensable d’obtenir un permis d’autorisation avant d’y pénétrer. Cela permet de connaitre le nombre de trekkers, de pouvoir mettre en place des quotas si nécessaire.
L’agent du bureau vous remettra également un petit dépliant avec les différentes étapes, distances, dénivelés…
Logement et nourriture
Les lodges et le hors-saison
Un des nombreux avantages de partir hors-saison est la question du logement. Il faut savoir que sur le Tour des Annapurna l’ensemble des nuits se fait en refuge ou lodges. Il s’agit le plus souvent de chambres individuelles avec une pièce de vie commune, où vous pouvez vous installer, jouer recharger vos appareils, manger. Pendant les saisons touristiques ces chambres sont bien évidemment payantes, et à cela, il faut ajouter la nourriture.
Cependant, au mois de décembre le trek est très peu fréquenté et de nombreuses lodges sont fermées. Nous avons cependant toujours trouvé très rapidement une chambre et n’avons jamais dormi dehors ! Lors des deux dernières étapes avant la Pass, seulement un refuge d’ouvert à l’étape. Mais le réel avantage en hiver c’est que lorsque vous mangez le repas du soir et le petit-déjeuner au refuge vous ne payez pas la nuit ! Nous n’avons donc jamais payé pour nos chambre à l’exception de la dernière nuit à Jomsom.
Confort rudimentaire
Concernant les logements le confort est sommaire, voir rudimentaire plus on monte en altitude. Chaque chambre possède un petit lit, voir deux, rarement une salle de bain privative. Les lits étaient confortables, et une fois dans nos sacs nous passions de bonnes nuits !
Certaines lodges possèdent une salle de bain commune, mais sans eau chaude. Vous avez la possibilité de payer pour un petit saut d’eau chaude, aux alentours des 3 euros. Certains refuges proposent la douche au gaz, très chaude, mais le prix était assez élevé (5 euros environ). De plus, lorsque les températures baissent les canalisations gèlent et ces douches ne fonctionnent plus. Pour notre part, dès l’étape de Manang nous n’avons plus eu d’eau courante ni d’électricité. Cette dernière était disponible de temps à autre dans les salles communes. Quant au wifi il était de plus en plus capricieux au fur et à mesure de la montée en altitude. A High Camp le wifi est payant, 200 roupies (2019) soit 1,50 euros.
Enfin, il n’y pas de chauffage dans le lodges, mais vous aurez tout de même droit à une Fire Place. Un poêle à bois que les hôtes allument généralement à partir de 17h voir plus tard pour les étapes en altitude (Yak Karka, High Camp). Car avec l’altitude le bois est plus difficile à acheminer et cela coute cher. C’est un des moments les plus attendus par les trekkers !
Manger sur le Tour des Annapurna
S’il y a bien un risque à écarter sur les Annapurna c’est mourir de faim ! Tout le long du parcours vous passerez, et dormirez, par de petits villages, où il est possible de manger. La nourriture a toujours été excellente et copieuse, nous n’avons jamais été déçu. Les prix sont raisonnables mais plus chers qu’ailleurs au Népal, et plus on monte plus c’est cher.
Repas typiques sur le trek
Typiquement, le matin nous mangions un pancake, tout simplement énorme, à la pomme ou au chocolat, avec une boisson chaude (thé, café au lait). Le midi et le soir c’était nouilles, riz frit ou le fameux Dal Bat. Le Dal Bat c’est le plat du trekker, bon, copieux et pas cher. Servit sur un large plat rond, il contient du riz blanc, du Dal (soupe aux lentilles), des condiments et accompagnements. Vous trouverez volontiers des betteraves, haricots, pommes de terre. En somme, tout ce qui nourrit bien le corps !
Le balisage
Le Tour des Annapurna est un trek très fréquenté, et vous serez rarement seuls sur le sentier. De plus, il est très bien balisé et se perdre est presque impossible. Toutefois, lorsqu’il neige, le sentier peut devenir moins visible ou gelé, et l’application « Map’s Me » peut se révéler très utile !
A noter qu’il existe deux balisages sur le circuit, le chemin de trek principal en rouge et blanc, et le circuit « alternatif » en bleu et blanc. Pour notre part nous avons suivi le sentier principal, car l’alternatif nous rallongeait énormément. Nous sommes partis avec une grande carte très détaillée que nous n’avons finalement jamais utilisée. En revanche nous avons beaucoup utilisé la petite carte fournie avec le TIMS, notamment pour le dénivelé et la durée des étapes.
Budget
Une des questions qui revient le plus, combien ça coute un trek en autonomie sur les Annapurna ? La bonne nouvelle c’est que cela reste très abordable, bien plus qu’avec une agence.
Plusieurs éléments entrent dans le budget total.
Avant de partir
Sur le trek
- Permis et TIMS : 5 000 roupies (2019) par personne soit 40 euros : 80 euros.
- Location matériel pour 11 jours :
– sacs -20 degrés = 2,5 euros par jour par personne, soit 60 euros à deux.
– doudounes plumes d’oie = 1,8 euros par jour et par personne, soit 40 euros à deux.
- Achat matériel (gants, pantalons, polaires, sous vêtements, sacs à dos, bâtons, crampons) : environ 120 euros.
- Bus pour Besisahar et retour à Pokhara : 1 500 roupies (2019) par personnes soit 11,5 euros : 23 euros.
- Nourriture : environ 3000 roupies (2019) par jour pour deux personnes soit 24 euros, soit 270 euros sur 12 jours.
Au total nous aurons dépensé un peu moins de 600 euros pour l’ensemble de notre trek à deux.
L’altitude et le Mal Aigu des Montagnes (MAM)
Le Mal des Montagnes. Nous en avons beaucoup entendu parler avant de partir, et c’était notre plus grande crainte. J’ai (Sarah) souffert d’un mal de tête assez gênant à High Camp, mais ce n’est pas allé plus loin. Afin que notre aventure se déroulent de la meilleure des façons, nous avons suivi quelques règles simples d’acclimatation.
Définition
Le Mal Aigu des Montagnes est un ensemble de symptômes qui survient en général au-delà de 3 500 mètres d’altitude. Il peut toucher tout le monde. A partir de 3 500 mètres, selon la FFME (fédération française de la montagne et de l’escalade), « une personne sur deux présente un symptôme, au moins, du mal des montagnes ».
Le principal danger avec le MAM c’est qu’il peut facilement passer inaperçu, notamment s’il est bénin. Certains symptômes peuvent être mis sur le compte du soleil, d’une mauvaise alimentation, de la fatigue. Le moindre symptôme de MAM doit être pris en compte. Tout le monde peut souffrir du MAM, ce n’est pas une honte, et le cacher peut avoir de graves conséquences.
« Le Mal des Montagnes est le résultat d’un défaut d’acclimatation ».
Symptômes
Les symptômes apparaissent généralement assez rapidement, quelques heures après l’arrivée en altitude. Si vous vous trouvez au-delà de 3 500 mètres et souffrez d’un des symptômes suivants, cela doit vous alerter.
- Maux de tête.
- Difficultés à dormir voir insomnie.
- Manque ou perte d’appétit.
- Nausées.
- Fatigue.
- Essoufflement (notamment au repos).
- Vertiges.
Il est possible de souffrir d’oedèmes dits localisés, notamment au niveau du visage et des mains. C’est ce j’ai (Sarah) vécu à mon réveil à Manang, où la moitié de mon visage était enflée. Je n’avais aucun n’autre symptôme, mais cela a suffit à ma faire conscience que je ne buvais pas assez. Par ailleurs, lors de notre journée à Ice Lake, nos doigts ont enflés de manière spectaculaire. Nous avons eu très peur car nous portions tout les deux une bague, énorme erreur ! Heureusement, l’histoire finit bien, nos mains ont complètement désenflées en redescendant.
MAM : les signes d’alerte
Une grille de classification des symptômes et de leur intensité permet d’évaluer la sévérité du MAM. Vous obtenez un score en fonction de l’addition de vos symptômes.
1 POINT
2 POINTS
3 POINTS
- Maux de tête.
- Perte d’appétit.
- Insomnie.
- Vertiges.
- Maux de tête qui ne disparait pas après la prise d’un antidouleur (Doliprane, Aspirine).
- Vomissements.
- Essoufflement au repos.
- Fatigue très importante, empêchant les activités quotidiennes.
- Faire moins d’urine.
Interpréter les résultats :
- score entre 1 et 3 : MAM léger – s’hydrater et manger, +/- antidouleur.
- score entre 4 et 6 : MAM modéré – antidouleur, s’hydrater et manger, arrêter de monter en altitude, se reposer.
- score au-delà de 6 : MAM sévère – descendre immédiatement.
Les principales conséquences graves du MAM sont : l’Oedème Pulmonaire et l’Oedèmes Cérébral.
- L’Oedème Pulmonaire : sensation d’étouffement, fatigue, respiration accélérée et bruyante, cyanose des lèvres et/ou extrémités (couleur bleuté), crachats roses et/ou mousseux. Cette complication survient plus souvent la nuit.
- L’Oedème Cérébral : fatigue extrême, vomissements (en jet), troubles de la conscience/ neurologiques.
Ces deux situations sont des complications graves. Elles nécessitent une redescente immédiate et une prise en charge médicale spécifique.
Acclimation et MAM : conduite à tenir
- Boire suffisamment d’eau et manger. En cas d’oedème, il ne faut pas arrêter de boire !
- Antidouleur de palier 1 en cas de maux de tête. Si la douleur passe, tout va bien, on peut continuer à monter. Si la douleur ne passe pas avec un antalgique, il faut s’arrêter quelques heures.
- Vitesse de montée en altitude : 400 mètres entre chaque nuit, à partir de 3 500 mètres. Effectuer une journée d’acclimatation est indispensable (monter haut et redescendre).
Diamox, une fausse bonne idée ?
Le Diamox ou Acétazolamide, est un médicament recommandé pour la prévention du MAM. Il permet de diminuer ses effets mais en aucun cas ne prévient de la survenue d’une complication grave. Nous avons discuté avec notre médecin, il a insisté sur une bonne acclimatation, et n’était pas pour une prise médicamenteuse.
Astuces et conseils
- Partir avec assez d’argent liquide, il n’y a aucun distributeur avant Jomsom, soit après La Pass.
- Bagues et autres bijoux : retirez-les dès le début. Avec l’altitude il est possible que vos doigts gonflent et ça peut très vite tourner à la catastrophe.